Trois aspects fondamentaux des ces journées 2013 méritent d'être soulignés :
1) L'accent mis sur la question européenne, question majeure aujourd'hui, mais évacuée beaucoup trop souvent du débat poltique, alimentant de la sorte le repli « stato-national », dans la République comme ailleurs. Sur la suggestion bienvenue du MRS, ces journées ont été placées sous les auspices de Denis de Rougemont. Le patronage de cet immense penseur, à la fois européiste, fédéraliste et «régionaliste», ne peut que constituer pour nous une incitation forte à remettre dans le débat la problématique européenne dans une perspective résolument positive.
2) Sur fond de crise aux multiples aspects, l'actualité politique hexagonale nous ramène, pour quelques avancées loin d'être concrétisées, à beaucoup d'ambigüités, d'atermoiements, de fausses bonnes réponses, sur des thèmes qui constituent des enjeux majeurs pour nos Peuples et Régions respectifs.
Avec les projets de réforme territoriale, le passage d'une pseudo-décentralisation à une régionalisation véritable semble bien s'éloigner inexorablement, comme en témoignent les textes actuellement en discussion devant les assemblées parlementaires, et surabondament le statut octroyé à certaines métropoles urbaines.
Les grands projets gouvernementaux (en Savoie la LGV/TAV Lyon-Torino) ou la question d'un retour éventuel à l'extraction du gaz de schiste ne peuvent que susciter de légitimes appréhensions dans nos territoires.
Sur la question des langues régionales, des avancées ont certes été obtenues avec la loi de « refondation de l'école ». Elles sont le produit de la mobilisation coordonnée des associations culturelles. Elles sont à inscrire aussi à l'actif des élus de R&PS. En tout état de cause, elles devront être poursuivies et confirmées avec les textes sur la réforme territoriale ainsi que par le biais d'une loi spécifique, mieux d'un « code des langues de France » qui marquerait avec solennité la volonté du législateur de donner enfin une pleine effectivité à des mesures politiques en ce domaine. Sans oublier la nécessaire ratification de la Charte européenne.
3) Sur l'ensemble de ces questions, comme sur d'autres, R&PS a pu et su faire entendre sa voix, parfois avec succès. C'est dire l'importance d'avoir des élus, à côté des militants et par là même l'importance des prochaines échéances électorales. L'année 2014 sera une étape fondamentale pour notre fédération et ses composantes. Nous avons à faire des choix stratégiques déterminants pour notre avenir commun. Ce sera l'objet principal de notre Congrès annuel qui clôturera ces journées.
La crise du politique qui accompagne les autres aspects de la crise plus générale se traduit par une perte de confiance dans les discours traditionnels. Le message politique dont nous sommes porteurs devient dès lors plus audible. Quand les partis en place encouragent directement ou indirectement le souverainisme antieuropéen, le productivisme et le centralisme jacobin, nous avons à réaffirmer que l'Europe politique démocratique, le développement durable et l'autonomie régionale doivent être au cœur des politiques nouvelles. Sans aucun doute, le moment est venu de faire entendre notre voix avec davantage de force et de détermination. Les élections municipales en mars 2014, pour chacun de nos membres, puis, surtout l'élection européenne de mai, pour la Fédération dans son ensemble, devront être les deux temps forts de cette affirmation. C'est en tout cas à des débats fructueux, sur ces sujets et sur d'autres, que vous êtes conviés à l'occasion de ces journées savoyardes de l'été 2013. Nous les mènerons avec vous et tous ceux avec lesquels nous travaillons dans les instances où nous sommes présents et entendons bien le rester.
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